Les tests ADN alimentaires permettent aux industriels de contrôler l’origine des viandes depuis l’affaire du Horsegate en 2013. Un autre type de test ADN apporte des informations aux consommateurs sur leurs intolérances à certains aliments. Citons enfin pour les végétariens un nouveau test d’intolérance aux aliments vegan (légumes, fruits, noix, céréales).
Article publié le 16/04/2015 et mis à jour le 10/03/2023
Des tests ADN alimentaires suite au Horsegate
Vous souvenez vous du scandale des lasagnes et des boulettes qui ne contenaient pas que du bœuf, mais du cheval ou du porc ? En effet, en janvier 2013, des carcasses britanniques de chevaux contaminées par un médicament interdit avaient été importées en France. Puis en février 2013 Williams Saurin et Findus ont tous deux annoncé avoir trouvé de la viande de cheval dans leurs lasagnes, hachis parmentier et raviolis.
D’après le Figaro, l’alerte a été donnée par Comigel, un sous-traitant de Findus, qui faisait produire ses lasagnes par sa filiale Luxembourgeoise Tavola à partir de pains de viande surgelées vendus par Spanghero. La viande de Spanghero provenait d’abattoirs roumains produisant à la fois du bœuf et du cheval. L’agence française anti-fraudes (la DGCCRF) annonce que la société Spanghero aurait faussement étiqueté 750 tonnes de viande de cheval en «Viande bœuf origine UE». La viande incriminée avait suivi un circuit commercial complexe depuis la Roumanie. La viande mal étiquetée avait été revendue en France, mais aussi au Royaume Uni et en Belgique provoquant un vent de suspicion sur toute la filière des plats surgelés Picard, Carrefour, Auchan, Monoprix, etc….
L’Union européenne lance alors un plan de contrôle de présence de viande de cheval en substitution de viande de bœuf. En France 353 contrôles ont été effectués par les services DGAL du ministère de l’économie et des finances sur des plats cuisinés à partir de viande de bœuf. D’après les analyses ADN alimentaires, 30 échantillons sur 200 contenaient de la viande de cheval.
Où en sont les contrôles sanitaires aujourd’hui ?
Depuis lors, les moyens de la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP) ont été renforcés pour lutter contre la délinquance organisée et les fraudes sur l’étiquetage.
En matière de transparence sur l’origine des viandes, un règlement d’exécution (UE) n°1337/2013 concernant l’étiquetage de l’origine des viandes a été adopté (Publié le 14 décembre 2013). Il concerne l’indication du pays d’origine ou du lieu de provenance des viandes fraîches, réfrigérées et congelées. Il s’applique à compter du 1er avril 2015 pour les animaux des espèces porcine, ovine, caprine et les volailles pour renforcer le système de contrôle sanitaire français et européen.
Crise de confiance des consommateurs
Au moment du scandale 39 % des acheteurs ont déclaré leur intention de ne plus jamais acheter de plats cuisinés surgelés à base de bœuf. A fin janvier 2014, les ventes de ces plats avaient perdu 19,2 % en volume dans les supers et hypermarchés.
Pour enrayer cette tendance à la baisse et regagner la confiance des clients, les distributeurs sont devenus plus exigeants envers leurs sous-traitants fournisseurs de plats cuisinés. Ils doivent notamment fournir les informations de traçabilité liées à la viande (fournisseur, numéro d’agrément de l’abattoir, etc.). Puis ils ont mis en place des tests ADN alimentaires systématiques leurs plats en cours de production et sur les produits finis. Les labels « viandes d’origine française » figurent désormais bien en évidence sur les produits cuisinés et viandes.
Des tests ADN rapides et à faible coût destinés aux professionnels
De nouvelles technologies comme le code-barres ADN permettent de réaliser des analyses plus rapides et moins coûteuses. La société SwissDeCode, une spin-off de l’université de Genève a développé un kit de test rapide qui ne nécessite pas de centrifuge, ni de thermo cyclage ou d’électrophorèse comme pour les autres analyses ADN. Le test DNA foil analyse ainsi la présence de pathogènes, d’allergènes, de résidus médicamenteux ou de viande de porc sur des bandelette de papier absorbant (un peu comme un test de grossesse) qui réagissent au contact de séquences d’ADN recherchées. Ensuite, le résultat s’affiche sur dans une fenêtre au niveau de chaque capteur. Les résultats sont lisibles en quelques minutes.
On imagine le soulagement pour les personnes allergiques : un morceau de fruit de mer dans un plat serait détecté en un prélèvement. «L’ADN est extrêmement contaminant», explique Gianpaolo Rando. «Il se répand partout dans la nourriture. Mais pour être sûr, le consommateur peut piocher de la nourriture à deux ou trois endroits différents de l’assiette.»
Le laboratoire Eurofins Scientific a lancé le 10 juin 2015 une nouvelle méthode d’analyse au moyen de puces visant l’ADN mitochondrial. La puce permet de détecter simultanément la présence de 21 espèces animales. Elle pourrait être utilisée aussi bien pour tester des aliments complexes ou transformés de l’alimentation humaine, ainsi que pour les aliments destinés au bétail et aux animaux de compagnie. Le test vérifie que la composition du produit est non seulement conforme à la réglementation et à l’étiquetage du produit (par exemple lasagnes à la viande de boeuf). On peut ainsi assurer l’absence d’espèces indésirables dans les produits (telles que la viande de ruminants dans la nourriture animale).
Citons également le test « DNA Traceback » du laboratoire Identigen aux Etats-Unis. Tel un code-barre génétique de l’origine des viandes, ce test répond à la préoccupation des consommateurs sur la manière ont les animaux sont élevés et transformés pour chaque exploitation. Les nouveaux test ADN alimentaires répondent aux exigences des consommateurs d’un système alimentaire est plus juste, plus transparent et plus durable est désormais une exigence tout à fait courante.
Les tests d’allergènes disponibles pour les consommateurs
Au moment où la confiance dans l’industrie alimentaire est au plus bas, des sociétés apportent d’ores et déjà une solution aux consommateurs de plus en plus exigeants sur le contenu de leurs assiettes: régimes bio, végétariens, religieux, sans gluten, sans allergènes.
- Le test ADN d’intolérance alimentaire porte sur des produits alimentaires et autres produits de tous les jours (pollens ou animaux domestiques). Le test d’intolérance porte sur des centaines de produits alimentaires et non alimentaires, y compris les aliments de tous les jours, tels que les animaux domestiques et les pollens. Basé sur un échantillon de cheveux, ce test analyse également carences nutritionnelles, biome intestinal ou équilibre hormonal.
- Le test ADN d’intolérance alimentaire spécial aliments végans pour ceux qui malgré une alimentation vegan, ressentent un inconfort digestif. L’analyse porte sur une centaine d’aliments végétaliens courants tels que les asperges, les noisettes, la levure, le sarrasin.
Un test ADN alimentaire très récréatif
Signalons enfin un projet plus amusant «Beer decoded», qui a cartographié l’ADN de 1000 bières. On retrouve le chercheur suisse Gianpaolo Rando «L’ADN de la bière provient des céréales, du houblon, des arômes, de la levure et des microbes qui se trouvaient dans ses composants. En analysant ces données, on peut donc répertorier les différentes sortes de brassage et faire des rapprochements. Sachant, par exemple, que vous appréciez la Calvinus blonde, vous pourrez sans crainte essayer la belge Het Kapittel, qui partage les mêmes caractéristiques génétiques. »
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